34e jour : si tu es le bon larron

Si tu es le bon larron (Saint Grégoire de Nazianze)

Quand Jésus a été crucifié, deux autres condamnés à mort ont été crucifiés avec lui. L’un des malfaiteurs suspendus à la croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Messie ? Sauve-toi toi-même, et nous avec ! » Mais l’autre, que la tradition appelle le « bon larron » lui fit de vifs reproches : « Tu n’as donc aucune crainte de Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. » Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne. » Jésus lui répondit : « Amen, je te le déclare : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » (cf. Lc 23, 39-43).

Ton passé te pèse encore. Les actes que tu as commis te collent à la peau, des années après. Tu te sens parfois condamné toi aussi. Tu es accusé, par d’autre ou par toi-même. C’est ta croix.

Si donc tu es crucifié avec Jésus, comme le malfaiteur, reconnais, comme cet homme juste, qu’il est Dieu. Jésus lui-même a été compté parmi les pécheurs à cause de toi et de ton péché. C’est ton péché qu’il porte sur sa croix. Toi, deviens donc un homme juste à cause de lui.

En te crucifiant, adore celui qui a été crucifié à cause de toi, et tire quelque profit de ta méchanceté même. Achète le salut au prix de la mort que tu expérimentes.

Comme le bon larron, dis simplement : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne ». Et entends le Sauveur te répondre : « aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » Entre donc au Paradis avec Jésus, pour comprendre de quels biens tu étais exclu. Contemple les merveilles qui sont là, et laisse mourir au-dehors, avec ses blasphèmes, celui qui l’injuriait. Toi, réjouis-toi. Accepte d’être crucifié à côté de lui, à cause de tes péchés. Celui les a porté te fera entrer dans son Royaume d’amour et de paix.

(D’après saint Grégoire de Nazianze)