12e jour : un souffle de vie divin et menacé

Mon addiction est une idolâtrie (Robert)

Lors d’une conférence sur la foi, l’intervenante expliquait que nous passions notre vie à combattre Dieu, par de petits attachements et des idolâtries. Ce jour-là, j’ai pris conscience que mon addiction à la pornographie était une idolâtrie. J’adorais ce qui n’est pas Dieu, en cherchant mon plaisir avant tout. Je combattais contre Dieu, dans une pseudo-liberté à aimer autre chose que Dieu, un objet qui m’en détourne. En manifestant mon indépendance profonde par rapport à Dieu, je m’éloigne de Celui qui est la source de la Vie et je perds la communion avec Lui.

Vous avez dit « idolâtrie » ?

« Tu n’auras pas d’autres dieux devant Moi » (Ex 20, 3). Tel est le commandement de Dieu. Il exige de l’homme de ne pas croire en d’autres dieux que le Dieu véritable, de ne pas vénérer d’autres divinités que l’Unique. La Bible rappelle constamment la nécessité pour l’homme de rejeter ces  » idoles, or et argent, œuvres de mains d’hommes « , elles qui « ont une bouche et ne parlent pas, des yeux et ne voient pas … « . (Ps 115, 4-5. 8). Dieu, au contraire, est le Dieu vivant qui fait vivre et intervient dans l’histoire.

L’idolâtrie ne concerne pas seulement les faux cultes du paganisme. Elle reste une tentation constante de la foi. Elle consiste à diviniser ce qui n’est pas Dieu. Il y a idolâtrie dès lors que l’homme honore et révère une créature à la place de Dieu. L’idolâtrie récuse l’unique Seigneurie de Dieu ; elle est donc incompatible avec la communion divine.

La vie humaine s’unifie dans l’adoration de l’Unique, Dieu. Le commandement d’adorer le seul Seigneur simplifie l’homme et le sauve d’une dispersion infinie. L’idolâtrie est une perversion du sens religieux inné de l’homme.

L’idolâtrie est inscrite au cœur de l’homme pécheur, elle le pousse à adorer des faux dieux, comme Adam et Eve dans le jardin qui ont rompu le lien de confiance avec Dieu. L’idolâtrie vient répondre au désir d’attachement des hommes, aux fausses images d’un Dieu que l’on voudrait tout puissant sur nous, qui viendrait se substituer à notre liberté de décider et d’agir. Mais le Dieu des chrétiens nous veut debout et libre.

L’idolâtrie nous pousse à adorer ce qui n’est pas Dieu, ce que je mets en lieu et place de Dieu en lui sacrifiant du temps au mépris d’autre chose, de l’argent, du travail, la réputation… mais c’est un Dieu de puissance que nous recherchons, un Dieu qui me rendra fort, qui m’aidera à combler mes manques, qui me permettra d’être un autre et non pas de devenir moi en allant à la rencontre de mon être profond.

L’addiction est une idolâtrie, car c’est un transfert de puissance : je renonce à la puissance de vie donnée par Dieu et donne de la puissance à ce qui n’en mérite pas, par exemple la drogue, des images, du cybersexe. Et à cause de cela je deviens esclave, addict, car peu à peu je perds confiance en mes capacités, car je ne les sollicite plus. Demandant tout à l’objet de mon addiction, je deviens incapable de vivre par moi-même.

Et comme Adam et Eve qui ont mangé le fruit défendu de la connaissance, j’ai quitté la confiance qui reçoit d’un autre pour rentrer dans celui de la peur qui dévore de crainte d’être dévorée soi-même… Et  de façon compulsive l’addiction va m’aider à faire taire ces peurs mais pas à les interroger, à y répondre et à les dépasser. Là est tout l’enjeu de la guérison: dépasser ses peurs pour vivre enfin libre.