La consommation intense d’images pornographiques, un phénomène nouveau

Phénomène nouveau lié au développement d’Internet, la diffusion massive d’images pornographiques a des conséquences personnelles et sociales très importantes. Des personnes de plus en plus nombreuses, de tous âges et de toutes situations, qui consultent fréquemment des sites pornographiques, sont en situation de grande détresse.

Elles expérimentent souffrances psychologiques, fatigues corporelles et psychiques, relations de couples mises à mal, difficultés professionnelles, pulsions de mort. Au plan social, des études montrent l’impact de la consultation d’images pornographiques : difficulté scolaires des enfants, violences sociales et conjugales, abus dans le cercle familial, etc.

 

Tous concernés

Aucune catégorie de personnes n’est épargnée : Sont concernés des adolescents et des enfants de plus en plus jeunes, des adultes célibataires et mariés, des hommes mais aussi des femmes de plus en plus nombreuses, des jeunes et des personnes âgées. Parmi eux, certains présentent des troubles psychologiques antécédents, d’autres non.

 

Des institutions sensibilisées et démunies

Depuis peu et devant l’ampleur du phénomène, de nombreuses institutions sont sensibilisées à cette question : des établissements scolaires, des éducateurs, des conseillers conjugaux, des psychologues et des psychiatres, des prêtres. Tous mesurent la gravité de la situation et souffrent du manque de moyens pour y répondre. Des thérapeutes de plus en plus nombreux se penchent sur cette question et estiment que la consommation fréquente d’images pornographiques doit être considérée aujourd’hui comme une addiction, au même titre que les autres addictions comportementales. Mais devant ce phénomène nouveau, beaucoup se sentent très démunis. Comment accompagner ces personnes en détresse ?

L’Eglise catholique elle-même s’engage dans ce domaine. Elle est en effet concernée par ces problématiques à plusieurs titres. D’abord parce qu’elle est engagée dans l’accompagnement d’enfants, de jeunes, de couples et de familles dans différentes structures : établissements scolaires, mouvements de jeunes, aumôneries universitaires, paroisses, mouvements familiaux. Dans ce cadre, elle doit faire de la prévention. Elle doit aussi répondre aux hommes et aux femmes qui demandent aux prêtres l’aide dont ils ont besoin pour sortir de ce qu’ils expérimentent comme un esclavage. Tout en laissant les thérapeutes remplir leur nécessaire mission, l’Eglise se doit de mettre à disposition des personnes blessées dans leur humanité, les ressources qui sont les siennes.

 

Une initiative nouvelle : le parcours pour sortir de la pornodépendance

C’est dans ce contexte qu’est né en 2012 un groupe de travail initié par Eric Jacquinet, prêtre, avec la collaboration de thérapeutes et de personnes ayant traversé cette addiction. Conçu par cette équipe, le parcours « Libre pour aimer, sortir de la pornographie » vient d’être publié, après avoir été suivi par plus de 50 personnes depuis 2013.